Sept jours plus tard, le mystère reste entier en Espagne. On ignore toujours ce qui a provoqué le grand black-out laissant le pays sans électricité durant huit heures, et parfois plus dans certaines parties du pays. Le courant est revenu, les trains ont redémarré et les experts ont défilé sur les plateaux de télévisions pour expliquer qu’ils ne savaient pas et qu’il faudra sans doute des semaines, sinon des mois, pour établir les raisons de la grande panne.
De son côté, le gouvernement a multiplié les commissions et groupes de travail, pour ouvrir l’éventail des enquêtes, entre les questions de cybersécurité et systèmes numériques, comme de fonctionnement du réseau électrique. « Nous voulons identifier où s’est produit le problème et l’analyser. Il y a eu un cumul de situation », affirmait en interview ce week-end encore la ministre de la Transition écologique, Sara Aagesen, qui est en charge des dossiers énergétiques. « Toutes les hypothèses sont ouvertes », a-t-elle insisté.
En 5 secondes, tout s’est effondré
Ce que l’on sait, selon les premières explications données par le responsable du réseau électrique espagnol (REE), c’est que le lundi 28 avril, à 12h33 très précisément, deux micro-coupures ont été détectées, à 1 seconde et demie d’intervalle, dans le sud-ouest du pays, provoquant une dégradation en chaîne du système. Quasi instantanément, de l’autre côté des Pyrénées, le réseau français identifiait l’anomalie et coupait automatiquement ses interconnexions avec la péninsule ibérique, pour isoler le problème. Le réseau électrique européen était protégé, mais le système ibérique, sans soutien pour amortir les variations du réseau, s’effondrait, perdant 15 GW, soit 60 % de la demande à fournir à ce moment-là. Et en moins de cinq secondes, l’Espagne et le Portugal se trouvaient totalement privés d’électricité.
Qu’est-ce qui a produit ces microcoupures ? C’est ce qu’est en train de chercher REE. Un travail de fourmi, car pour avoir la photo de l’instant critique et re[…]