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Contribution : Réouverture des classes : un avortement programmé

Contribution : Réouverture des classes : un avortement programmé

Réouverture des classes : un avortement programmé

Parmi la batterie de mesures prises dans le cadre de la riposte contre la covid-19, figure en bonne place la décision de fermer les établissements scolaires et universitaires sur toute l’étendue du territoire, prise le 14 Mars, depuis qu’un élève a contaminé son camarade de classe dans la zone de Touba.
La reprise des cours programmée pour le 6 Avril a été reportée une première fois au 4 Mai dans son adresse du 23 Mars, puis une deuxième fois au 02 Juin à l’occasion du traditionnel discours prononcé la veille du 4 Avril, dans l’optique d’éviter une contamination en milieu scolaire.
Et, malgré l’accélération de la propagation du virus et de l’augmentation du nombre de décès, le Président, au cours d’une sortie faite le 11 Mai, a maintenu la date de la réouverture des écoles mais cette fois ci dans le cadre d’un assouplissement des mesures restrictives dictée par la perspective de vivre avec le virus, théorisée par certains spécialistes.
La confirmation de la reprise des cours a entrainé un branle-bas au niveau des ministères concernés (Education, Formation, Transports) qui se sont engagés à traduire en acte la décision insensée et risquée du Président, en mettant les enseignants et les élèves dans les meilleurs conditions de transport, de travail et d’étude en accord avec les consignes sanitaires.
Et au départ, le flop !
L’organisation du retour des enseignants à leurs postes respectifs a offert un spectacle désolant, traumatisant et déshonorant avec des centaines d’enseignants dont certains, accompagnés de leurs enfants, répondant à l’appel du devoir, bravant la faim, la soif, la chaleur, entassés comme des sardines avec tous les risques de contamination hautement probables.
Et c’est même affligeant pour des autorités incapables de mettre en place un dispositif pour recenser les enseignants, mettre à leur disposition un nombre suffisant de bus et créer plusieurs départs pour éviter l’engorgement constaté au niveau du terminus de Liberté 5.
Malgré une planification trop approximative, les « ouvriers de la craie », « les artisans du concept » comme dit mon ami Bergson, conscients du risque encouru mais aussi de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules, armés d’une conscience professionnelle à toute épreuve, ont tenu à rallier leurs postes.
Ils ont été finalement transportés, entassés dans les bus, certains sont laissés en rade dans les chefs-lieux de département sans dispositif d’accueil et de dispatching vers les autres communes et villages, d’autres ont dormi à la belle étoile faute de moyens de transport pour rallier leurs localités à cause des restrictions sur les déplacements.
Et la montagne accoucha d’une souris
Pour paraphraser H. Reeves, ce serait exceptionnel car de l’inerte serait né le vivant, mais la comparaison met tout juste en relief la différence de taille.
Ici, l’accouchement n’a même pas eu lieu, la montagne ayant avorté précocement mettant à terre la malformation de la théorie funeste de l’immunité collective dont les enseignants et les élèves devaient être les cobayes.
L’avortement a été prononcé par le Médecin Chef suprême, qui, à travers un décret, a reporté sine die la réouverture prévue le lendemain à une heure si tardive que la plupart des acteurs qui s’étaient préparés dans l’angoisse à retrouver le chemin de l’école étaient déjà assoupis.
C’est encore un rétropédalage de plus dans la gestion de cette crise sanitaire et la question légitime qu’on est en droit de se poser est pourquoi encore ce report ?
L’état pouvait-il ignorer que des cas de contaminations auraient lieu chez les enseignants et les élèves qui sont une partie intégrante de la communauté d’où émanent actuellement les cas les plus difficiles à maitriser ?
Le recul est il dû à l’inquiétude des élèves, de leurs parents et des enseignants qui n’ont pas été rassurés par la mise en œuvre des garanties de sécurité données par les autorités ?
En effet, concernant le transport des enseignants et des élèves, l’échec est patent, le matériel de prévention prévu est insuffisant parfois indisponible, certains établissements manquent d’eau, d’autres de toilettes, d’autres encore sont encore sous abris provisoires.
En réalité, la déclaration du Ministre de l’Education nationale demandant aux enseignants qui ont l’asthme, la drépanocytose ou une autre maladie considérée comme comoridité avec la covid-19, de ne pas rallier leurs postes témoigne de la claire conscience que l’état avait de la présence ultérieure du virus dans le milieu scolaire.
Mais la rapidité avec laquelle le virus s’est introduit chez les enseignants a contraint le Président à revoir sa copie pour éviter un échec cuisant car contrairement aux commerçants qui se révoltent pour l’ouverture des marchés, les enseignants et les élèves allaient déserter les salles dés l’apparition d’un cas suspect.
La spécificité du milieu scolaire fait que la reprise des cours sera commandée par un recul très significatif de la maladie, ce qui est loin d’être le cas présentement.
Certes, cette année est hypothéquée mais elle n‘est pas définitivement perdue et c’est pourquoi la priorité demeure la guerre contre le virus avec des mesures hardies et efficaces.
Ce qui semble ne pas être le cas avec les décisions d’allègement prises par les autorités sous la pression des commerçants, des transporteurs et des jeunes qui ne supportent plus le couvre-feu.
Le milieu scolaire ne saurait jamais être le champ d’expérimentation de théories hasardeuses et l’état gagnerait à prendre toutes les garanties avant de programmer à nouveau la réouverture qui de mon point de vue ne pourrait avoir lieu qu’en Octobre avec l’espoir que la chaleur et l’humidité fassent leur effet sur le virus.
Saliou THIAM
Proviseur à la retraite
Tél : 776505266/Email : zathiam@yahoo.fr

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