El Hadji Cheikh Aldiouma BA est né en 1862 à Guet-Ardo à 33 km de Louga, un Vendredi 12è jour du mois de Rajab (mois lunaire) 1281 hégire.
Sa mère Sokhna Coumba Diarry est une descendante de Diarry Godal qui est elle-même petite fille de Ali Malick 23é Rassoul de Décolé. C’est elle qui a donné à son fils le nom d’Aldiouma car son père l’appelait « Malal Baamoum » qui signifie la réussite de son père.
Cheikh Aldiouma est son fils aîné et l’unique garçon d’autant qu’il n’avait que quatre petites sœurs qui sont : Mariama, Bougouma, Penda et Diarry.
Son père Ahmadou Ismaïla BA naquit en 1814 à laloye. Il est décédé en 1881 à NDEKKAAR. Un petit village situé dans la région de Saint-Louis. En ce qui concerne sa mère Sokhna Coumba Diarry, elle est née en 1844 et fut rappelée à Dieu en 1889 à l’âge de 45 ans.
Femme exemplaire, Sokhna Coumba Diarry a marqué son environnement grâce à sa courtoisie inégalable, son dévouement particulier ainsi que son ouverture. C’est très jeune qu’El Hadji Cheikh Aldiouma BA commença ses études coraniques chez lui sous la direction de Demba Isma (petit frère de son père), et d’Alpha Ousmane SOW de Roumdé. Un jour Sokhna Coumba Diarry échangeait avec Ahmadou Isma. Ce dernier dit à la maman : «mon fils Malal va désormais suivre le troupeau puisque je n’ai personne d’autre pour le faire ». Très attachée à la formation de son fils elle répondit : «Aldiouma ferait mieux d’aller au Daara pour apprendre le Coran ». C’est dans ce contexte très austère à toute vie spirituelle que naquit El Cheikh Aldiouma Ba.
Très attachée à la formation de son fils elle répondit : «Aldiouma ferait mieux d’aller au Daara pour apprendre le Coran ».
C’est dans ce contexte très austère à toute vie spirituelle que naquit El Cheikh Aldiouma Ba. En ce temps là, Aldiouma était âgé de 4 ans, il appela sa maman et lui dit « ne te fâche pas, je vais apprendre le Coran conformément à tes vœux » ensuite il se dirigea vers son père et lui dit « papa j’irais suivre le troupeau comme tu le souhaite, je ferai tout ce dont tu voudras, car tu es l’autorité suprême dans cette maison ordonne et on exécute ».
Malgré son jeune âge Cheikh Aldiouma venait de réussir une prouesse formidable. En effet il avait réussi à maintenir la cohésion au sein de sa famille. Il ne voulait pas constituer la pomme de discorde. Il prit son bâton et son « alouwa », tablette ou ardoise et détacha le troupeau.
Une fois dans La forêt, il traçait une ligne que les bœufs ne franchissaient jamais ensuite il allait au daara de Alpha Ousmane SOW de Roumdé pour pendre sa leçon quotidienne. Après cela, il repartait dans la forêt retrouver son bétail.
Dès le bas âge El Cheikh Aldiouma respectait scrupuleusement les Cinq prières au point que les fils des ardos prédisaient : «qu’il allait mourir bientôt ».
Un jour alors qu’il était avec les autres enfants de son âge en brousse et qui avaient très soif, il leur dit : « si je vous donne de l’eau, me promettez-vous de ne le dire à personne ». Ses amis lui promirent de ne pas en parler.
Il alla vers une termitière, creusa, une eau douce se mit à couler.
Leur soif étanchée ils retournèrent aux troupeaux.
A l’âge de 07 ans déjà Cheikh Aldiouma maîtrisait parfaitement le saint Coran mais personne ne le savait puis qu’après avoir pris sa leçon quotidienne il retournerait dans la forêt. Sous un arbre pour réviser et surveiller son troupeau.
Alpha Ousmane sow de Roumdé lui apprit un livre nommé « Mou khadima Al Izzia » ainsi que le « Rissala » jusqu’au milieu. Il lui fit également la traduction d’une partie du Coran.
En 1879 il eut une division au sein du village. D’une part les Malicknabés avec Birassi Mbathio leur Imam, d’autre part les Taïfournabés avec Ali Pendel comme guide.
C’est pourquoi en cette année Alpha Yoro KA et Alpha Ousmane KA de Roumdé quittèrent Dékole pour s’installer à Mendieli.
Alpha Ousmane avait 34 ans tandis qu’ALPHA Yoro était âgé de 49 ans.
La même année Mody Imran s’installa à Décolé, Malick Tacko lui donna sa fille Fatimata Kodou comme épouse.
Il mit à son tour sur pied une école ou « daara ».
Grâce à cet homme, El HADJ Cheikh Aldiouma renforça considérablement son savoir. En effet Mody Imran lui enseignera le Loukha, la Charia le Mantix, l’Ousoul et le Tafsir Al Xuran. Il maîtrisa parfaitement toutes ces matières très rapidement et devin un spécialiste en Il munudjum (astrologie).
Saint-Louis. A l’entrée de la ville, un groupe de disciples de Cheikhna est à son accueil, alors qu’il n’avait pas auparavant annoncé sa visite. En compagnie de Cheikh Mamadou Ali, Cheikh Aldiouma Bâ arrive à la tente de Cheikhna qui se lève en personne pour l’accueillir, les bras ouverts. Ils passent toute la journée ensemble. Cheikhna lui demande de regagner Guet-Ardo et de revenir deux années plus tard.
1902. Cheikh Aldiouma Bâ avec certains de ses talibés, revient à la rencontre de Cheikhna Cheikh Saad-Bouh. C’est lors de cette deuxième rencontre qu’il a été élevé par Cheikhna au titre de Cheikh dans la « khadria ». Cheikhna Cheikh Saad-Bouh lui remet alors le wird khadre en sus du wird tijaane qu’il possédait déjà. Il lui demande de conserver les deux. Et lui donne l’autorisation de donner le wird khadre et le titre de Cheikh à tous ses disciples qui le mériteront. Aussi lui demande-t-il de rester à Guet-Ardo et de ne pas venir à Nimzath.
Cheikhna Cheikh Saad-Bouh se rendra d’ailleurs à Guet-Ardo par deux fois, en 1904 et en 1911. Profitant de l’occasion, Cheikhna montre à Cheikh Aldiouma le lieu qui lui servirait de dernière demeure. Ce qui fut respecté d’autant que cette place abrite aujourd’hui le mausolée de Cheikh Aldiouma Bâ.
Aujourd’hui, Guet-Ardo continue son rayonnement dans l’islam et la khadriya. Ici, on veille particulièrement à la formation et l’éducation des disciples. Cela a toujours été le cas depuis Cheikh Aldiouma Bâ. Un travail que ses illustres fils, de Cheikh Mouhamad Fadal à Cheikh Hadramé, en passant par Cheikh Sidi Ousmane et Cheikh Talibouya, ont perpétué chacun à son époque. Les petits-fils ne peuvent pas faire autrement. Ici, de génération en génération, on boit à la source des enseignements de Cheikhna. « Cela veut dire enseigner le Coran, suivre les recommandations de Dieu et de son Prophète, développer les enseignements de Cheikhna, et cultiver nos champs », explique l’actuel imam, El Hadj Mouhamadou Bâ. À côté de ses frères dont l’actuel Khalife Mouhamadou Mayram Bâ et Ahmed Assane, ils nous ont entretenus de la vie et de l’oeuvre de Cheikh Aldiouma Ba. Ce dernier, jusqu’à son rappel à Dieu en 1946, faisait les mêmes actions à l’endroit des illustres descendants de Cheikhna Cheikh Saad-Bouh. Ce qu’ont perpétué ses fils. Et actuellement ses petits-fils.