« Le doute est gênant mais il n y a que les idiots qui n’en ont pas »: Voltaire
Depuis le 02 mars 2020, date où le premier cas de coronavirus est apparu au Sénégal le pays est miné par une crise sanitaire, sociale et économique très profonde. Malgré les mesures édictées par les autorités sanitaires et gouvernementales qui découlent du Conseil National de Gestion des Epidémies (CNGE) , le coronavirus continue de faire ravage. Après l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans le territoire national, l’interdiction de la mobilité inter-urbaine, des rassemblements et des manifestations religieuses et culturelles, le peuple sénégalais malgré ses pratiques et ses activités socio-culturelles s’est montré en exemple et a suivi à la lettre les recommandations de nos autorités. Même si l’on note quelques récalcitrants dans certaines contrées qui très tôt maîtrisés par les forces de défense et de sécurité.
Eu égard à cela, la population sénégalaise reste un exemple de créativité et de production dans certains centres de formation professionnelle et technique de même que des grandes écoles nationales tels que l’ESP et l’EPT. Elle a montré sa capacité d’adaptation et de résilience. Des associations et organisations de jeunesse et de femmes ont investit le terrain social malgré leur maigre moyens, à sensibiliser mais surtout à aider les plus nécessiteux. À Diamniadio, l’exemple du premier site d’information locale de la commune, Diamnews, et du Rassemblement des Elèves et Etudiants de Diamniadio (REED) ont distribué plus de 12.000 masques nonobstant le travaille remarquable de la Croix- Rouge et de tous les volontaires.
Ainsi, nous avons vécu des mois terribles que le pays n’a jamais connu, assez distants de nos pratiques les plus élémentaires. Un guerre sanitaire et psychologique dont nous avons mené et remporté la première bataille en faisant des sacrifices inéluctables pour diminuer la propagation du virus. Dès lors , nous avons compris que protéger l’autre c’est se protéger. Ainsi, l’Etat dans sa démarche décida d’accompagner toutes les couches de la société. Une décisions salutaire qui a fait jaser plus d’un, dans sa distribution, des collectivités territoriales à l’état central, des suspicions de corruption, de détournement, de sur facturation, de discrimination et de clientélisme politique. Face au corona business qui n’a pas encore finit d’être élucidé, la reine virus, la COVID-19, la vraie, se balada encore dans notre société à faucher des vies. Elle reprit service dans un contexte où le troisième régime juridique de la catastrophe sanitaire et des catastrophes naturelles prend en haleines nos politiques et les praticiens du droit. Les contradictions des différentes interventions sur sa légalité et sur son illégalité, n’enlèvent en rien sa pertinence dans la mesure où les autorités déconcentrées démontrent le caractère central de l’Etat qui est la hiérarchie de ces délégués administratifs. Parallèlement, le mois de janvier risque d’être le mois le plus meurtrier de cette pandémie venue du pays de Deng Xiao Ping. Des professeurs des universités dont neuf à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et un à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, des élus locaux plus d’une dizaine, des politiques, des communes ont perdu leur édile, des responsables morales et religieuses, toutes les couches de la société sont entrain de se soustraire. Parmi les mesures prises par notre gouvernement, entre autres mesures: l’interdictions des rassemblements dans les régions Dakar et Thiès, le couvre de 21h à 5h du matin sont-elles efficaces pour lutter contre cette deuxième vague?
Le virus devient beaucoup plus virulent alors que des foyers urbains sont toujours remplis, les espaces universitaires, les amphithéâtres bondés d’étudiants, les classes d’élèves, de même que les marchés quasiment non désinfectés et les terrains de sport peuplés à un mois de l’introduction du vaccin dans notre pays. Lequel vaccin que nous n’aurions pas la compétence et la technicité requise pour l’authentification certifiée des produits à inoculer à nos compatriotes. Ainsi, le constant est unanime même si nous devons nous penchez sur notre indépendance sanitaire, sur des infrastructures sanitaires modernes avec un plateau technique relevé. Nous devons aussi encourager la recherche scientifique et l’innovation, travailler sans relâche dans l’unité pour éradiquer la pandémie de la COVID-19. Dès lors, nous devons avoir une dose de confiance à notre État, guidée par notre fibre patriotique malgré des incohérences relevées dans la démarche de la plus haute sphère de décision, croire à la science, croire que le coronavirus est une réalité et que nous devons vivre. Pour cela qui est mieux que de mettre en exergue la réflexion de Victor HUGO, dans le 3ème livre, « Les Misérables » qui stipule: « Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à sois même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise. »
Alhousseynou SOW, Géographe-Aménagiste